Je suis le célèbre proverbe "mieux vaut tard que jamais" pour relater une conférence à laquelle j'ai assisté début mai 2013. "Allier compétitivité et bien-être au travail" voilà de quoi il était question. Dans le rôle du témoin principal, et quel témoin, Jean-François Zobrist, ancien patron de la société de fonderie FAVI, dont il avait pris les reines dans les années 80. J'avais pu à travers l'ouvrage "Liberté et Compagnie" découvrir ce personnage. Mais rien ne vaut la réalité.
Après s'être enquis de ce que faisaient les différents individus de l'assistance, les premiers mots fusèrent. Première définition donnée celle de manager, qui pour lui est "manipuler en ménageant" ou autrement dit l'art "d'apprendre à faire en sorte que les choses se fassent toutes seules". Posture étonnante. Par quel bout commencer ? On comprend que cela n'a pas été chose facile et qu'il aurait était parfois plus confortable de continuer comme avant. Après avoir passé les premiers mois à faire le tour des services et côtoyer les employés, à s'intéresser à eux, à sonder ce qu'il s'y passait vraiment, il est ensuite rapidement passé à l'action.
Sa vision : faire en sorte que les productifs accèdent directement au Pour qui et au Pourquoi de leur travail, pour spontanément agir au quotidien, seuls maîtres du comment, en toute liberté, selon le chemin de moindre contrainte et de plus grande efficacité.
Méthode / moyens : la confiance, la liberté de s'auto-organiser, le bonheur au travail, la performance, la création de valeur et la pérennité dans l'état d'esprit suivant : le chef fait confiance aux productifs, qui libres de s'auto-organiser, sont heureux au travail donc performants et créent de la valeur et ainsi l'entreprise perdure.
Sur le papier, cela semble simple. Mais on comprend à travers les récits et anecdotes que la réalité a été une bataille de tous les jours. Cramponné au rêve partagé par tous de "vivre heureux, et de se développer dans leur village d'Hallencourt", encadré par deux valeurs limites de "l'homme est bon" et "l'amour du client", celui pour qui l'argent n'est que la respiration du système, non sa finalité, a réussi son pari. Et cela semble vouloir durer...
Pour en savoir plus :
Livre : "Un petit patron naïf et paresseux !" (édition Stratégie et avenir 2009)