mercredi 26 juin 2013

Conférence "Allier compétitivité et bien-être au travail"

Je suis le célèbre proverbe "mieux vaut tard que jamais" pour relater une conférence à laquelle j'ai assisté début mai 2013. "Allier compétitivité et bien-être au travail" voilà de quoi il était question. Dans le rôle du témoin principal, et quel témoin, Jean-François Zobrist, ancien patron de la société de fonderie  FAVI, dont il avait pris les reines dans les années 80. J'avais pu à travers l'ouvrage "Liberté et Compagnie" découvrir ce personnage. Mais rien ne vaut la réalité. 

Après s'être enquis de ce que faisaient les différents individus de l'assistance, les premiers mots fusèrent. Première définition donnée celle de manager, qui pour lui est "manipuler en ménageant" ou autrement dit l'art "d'apprendre à faire en sorte que les choses se fassent toutes seules". Posture étonnante. Par quel bout commencer ? On comprend que cela n'a pas été chose facile et qu'il aurait était parfois plus confortable de continuer comme avant. Après avoir passé les premiers mois à faire le tour des services et côtoyer les employés, à s'intéresser à eux, à sonder ce qu'il s'y passait vraiment, il est ensuite rapidement passé à l'action.

Sa vision : faire en sorte que les productifs accèdent directement au Pour qui et au Pourquoi de leur travail, pour spontanément agir au quotidien, seuls maîtres du comment, en toute liberté, selon le chemin de moindre contrainte et de plus grande efficacité. 

Méthode / moyens : la confiance, la liberté de s'auto-organiser, le bonheur au travail, la performance, la création de valeur et la pérennité dans l'état d'esprit suivant : le chef fait confiance aux productifs, qui libres de s'auto-organiser, sont heureux au travail donc performants et créent de la valeur et ainsi l'entreprise perdure.

Sur le papier, cela semble simple. Mais on comprend à travers les récits et anecdotes  que la réalité a été une bataille de tous les jours. Cramponné au rêve partagé par tous de "vivre heureux, et de se développer dans leur village d'Hallencourt", encadré par deux valeurs limites de "l'homme est bon" et "l'amour du client", celui pour qui l'argent n'est que la respiration du système, non sa finalité, a réussi son pari. Et cela semble vouloir durer...

Pour en savoir plus : 
Livre : "Un petit patron naïf et paresseux !" (édition Stratégie et avenir 2009)

mardi 25 juin 2013

Les (trop) grandes écoles ?


Libération organisait, les 22 et 23 juin, dans l'enceinte du MACVAL, deux jours de débats sur les enjeux de la culture et du savoir intitulé "Va voir, Va savoir !"

Une conférence m'intéressait particulièrement, "Les (trop) grandes écoles". Invitées au débat : Isabelle This Saint Jean, vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France en charge de l’Enseignement supérieur et de la recherche et Florence Noiville, journaliste, auteure de "J’ai fait HEC et je m’en excuse". 

Alors qu'Isabelle This Saint Jean défendait l'augmentation du niveau de qualification du plus grand nombre ainsi que l'attribution de plus de moyens pour les universités, Florence Noiville posait la problématique du contenu de l'enseignement des grandes écoles.

Pour la première, le système français est omnibulé par le tri de l'élite. Dès les premières classes, les élèves sont posés en situation d'échec et le premier tri s'effectue et celui-ci dure tout au long de la "scolarité" d'un individu. Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, il ne donne pas les mêmes chances à tous et on voit se dessiner le schéma suivant :
- Les Grandes Ecoles où peu de mixité sociale est constatée et qui recueille l'élite,
- Les IUT et BTS qui étaient alors destinés aux bac professionnels et STG se voit pris d’assaut par un grand nombre de bacs généraux,
- Une partie des classes moyennes envoient leurs enfants dans des écoles privées (dont la qualité de l'enseignement de certaines n'a pas été prouvée),
- L'Université apparaît alors de plus en plus comme un choix par défaut, ce à quoi il faut absolument remédier s'insurge Isabelle This Saint Jean, (notamment en donnant plus de moyens à cette institution).


Pour Florence Noiville, le débat se matérialise ailleurs, celui du contenu pédagogique dispensé dans les grandes écoles. Outre l'autoroute d'accès, bien souvent déjà tracé : élève brillant, classe préparatoire, école, qui ne permet pas toujours de s'arrêter et de se questionner sur le sens donné à cet apprentissage, Florence Noiville pose surtout la question de ce qui y est dispensé. Les "techniques" et "outils" que l'on y apprend, sont les mêmes que ceux enseignés avant la crise des subprimes. Peu à peu, certains cours comme ceux d'éthique se créent, mais dans le fond, les choses n'ont pas réellement évoluées dit-elle, comme si rien ne s'était passé. On pourrait alors se demander quelle répercussion cela-a-t-il, que deviennent ces étudiants devenus managers aujourd'hui ? Pour les besoins de son livre, elle est allée interroger d'anciens camarades de promo, aujourd'hui à des postes clefs des entreprises, même refus de la réalité : "le bateau coule, peut-être, mais ma cabine n'est pas inondée". 


Entre la dualité entre Université et Grandes Ecoles de plus en plus prononcée, et un enseignement dans ces dernières qui semble être resté figé dans le passé, il semble que beaucoup de choses seront à jouer dans les prochaines années, pour l'enseignement supérieur français.

lundi 24 juin 2013

La théorie des parties prenantes (stakeholder theory)

Le 31 mai dernier, avait lieu la conférence annuelle de l'Institut de l'Innovation et de l'Entrepreneuriat Social de l'ESSEC qui avait pour thème "Impliquer les parties prenantes : un moteur d'innovation sociale".

Au programme entre autres, R. Edward Freeman, Professeur de la Darden School of Business en Virginie, qui est à l'origine de la théorie des parties prenantes (stakeholder theory) et pour lequel j'avais fait le déplacement. La théorie des parties prenantes pose la question suivante : "Comment coopérer ensemble pour créer de la valeur pour tous ?". Une partie prenante étant tout groupe ou individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs de l’entreprise.

Selon R. Edward Freeman, les six principes caractéristiques du capitalisme des parties prenantes sont les suivants (in English) : 
  1. The Principle of Stakeholder Capitalism: Value can be created, traded, and sustained because stakeholders can jointly satisfy their needs and desires by making voluntary agreements with each other that for the most part are kept. 
  2. The Principle of Stakeholder Engagement: To successfully create, trade and sustain value, a business must engage its stakeholders. 
  3. The Principle of Stakeholder Responsibility: Value can be created, traded, and sustained because parties to an agreement are willing to accept responsibility for the consequences of their actions. 
  4. The Principle of Complexity: Value can be created, traded, and sustained because human beings are complex psychological creatures capable of acting from many different values and point of view.
  5. The Principle of Continuous Creation: Business as an institution is a source of creation value. Cooperating with stakeholders and motivated by values, business people continuously create new sources of value. 
  6. The Principle of Emergent Competition: Competition emerges from a relatively free society so that stakeholders have options.
Pour Freeman, il faut remplacer cette fausse dichotomie (opposer économie et sociétal) et faire prévaloir une nouvelle idée que l'on se fait de l'entreprise et  du business en général, qui serait : 

- guidé par un but
- créateur de valeur pour tous


A méditer (ou à appliquer !)...

dimanche 23 juin 2013

Liberté et Compagnie - Isaac Getz & Brian M. Carney


Enquête sur des entreprises où la liberté est devenue le principe de management :
- On y écoute les salariés au lieu de dire quoi faire,
- On les traite en adultes responsables au lieu de limiter les informations dont ils disposent et de faire contrôler chacun de leurs faits et gestes par une hiérarchie pléthorique,
- On encourage la prise de risque et l'initiative individuelle.


Ces entreprises ont été « libérées » par des dirigeants visionnaires qui ont totalement révolutionné la culture de leurs firmes. En réveillant le potentiel humain qu'elles recelaient, les patrons libérateurs ont battu des records de rentabilité.


Avis : A lire absolument !!! Bel aperçu d'organisations portées par la conviction, entre autres, que "l'homme est bon" et "qu'il peut faire du bon travail". INSPIRANT !


Site officiel du livre : http://liberteetcie.com/