jeudi 12 décembre 2013

(En)jeux de société - Quel place a le jeu dans nos vies ?

Intriguée par la conférence intitulée "(En)jeux de société", "inspirée" par la FDJ, à la Gaité Lyrique, c'est curieuse de savoir ce qu'il peut s'en dire que je m'y rends.

Après une introduction du président de la FDJ, Christophe Blanchard–Dignac, c'est au tour de Raphaël Enthoven, philosophe, d'introduire le sujet. Selon lui tout est joué dans la vie, nous jouons tout le temps, la vie est un théâtre. Lorsque nous observons une peinture dont les deux dimensions laissent libre cours à notre imagination, en lisant, devant un film, bref, tout serait question de jeu. Jouer nous permettrait de relever le défi de l'incarnation, mais attention à ne pas se la jouer. C'est donc sur cette idée que tout est un jeu, que les jeux commencent. 

Autour des différentes tables rondes, Faut-il croire à sa chance ?,  Quel rôle joue le hasard dans nos vies ?, Qui ne risque rien n'a rien ? on y trouve du beau monde. Des philosophes, anthropologues, historiens, et des sportifs tel qu'Isabelle Autissier, Marion Bartoli ou encore Jacques Laffite. Du beau monde pour jouer au jeu des questions-réponses.

Des différents échanges, il en ressort qu'il serait davantage question de saisir sa chance qu'au fait de croire à sa chance. On préfère même à la chance, le terme d'opportunisme, dans son côté le plus noble, qui est celui de se saisir d'une occasion qui se présente à nous.

Question de jeu, on nous parle de son utilité sociale. D'abord dans l'enfance, où il permet de stimuler l'audace, d'apprendre à oser, de se confronter au risque, toute proportion gardée. De ce merveilleux apprentissage, nous ressortirions armés pour jouer dans la cour des grands. Mieux, jouer actionnerait notre optimisme, car qui ne l'est pas, ne joue pas.

Si l'on prête beaucoup de vertus au jeu, garde à celui qui s'y laisserait prendre. L'adrénaline provoquée pourrait devenir dans certains cas addictive. Notamment en ce qui concerne les jeux d'argent. Qui, bien qu'ils puissent représenter une sorte d'espérance, cela reviendrait pour certains à sacrifier sa propre liberté et soumettre la félicité à l'extérieur de soi.

Quelle vie serait celle mener comme un jeu ? Un jeu dont on calculerait les prises de risques, guidé par l'audace. Ou l'on réhabiliterait une motivation intra-sèque, par le jeu et la prise de risques, pour donner plus de place à la passion ? Et le jeu en entreprise ? Si l'on en croit ses vertus, ne faudrait-il pas jouer davantage, plutôt que de jouer au jeu du plus fort ?


mercredi 4 décembre 2013

Avoir et faire confiance...

J'assiste jeudi dernier à une conférence de Xavier Fontanet, ancien PDG d'Essilor, à la Faculté de Philosophie de l'Institut Catholique de Paris. Quel personnage se cache derrière ce titre accrocheur ?

Xavier Fontanet présente la confiance comme le plus grand actif de l'entreprise. La confiance s'incarne, se gagne. La confiance passe d'abord par la confiance en soi, dont la limite à ne pas franchir est celle de l'arrogance. Celle-ci nous permet ainsi de donner sa confiance à l'autre, qui implique le lâcher prise car nous ne pouvons tout contrôler. Avoir confiance en l'autre, c'est donner à l'autre la responsabilité de ses actes. Il en tire ainsi le fruit de ses réussites comme de ses échecs. C'est sa croyance en un génie dans chacun de nous qui le pousse à faire valoir les individus qui compose son entreprise et cite : "L'être humain est universel s'il est absolu dans sa spécificité". Il prône les organigrammes plats, qui limitent ainsi la bureaucratie, bureaucratie qui selon lui, amenuit l'autonomie et la responsabilisation des individus.

Xavier Fontanet parle également de la concurrence. Il nous fait part d'une ou deux anecdotes, sincères. Fait un parallèle avec le sport, et plus particulièrement l'affront de Sampras et Roger Federer à Wimbledon, ou comment cette concurrence a permis à l’élève de dépasser le maître. Il présente la concurrence comme un autre nom qu'il faut donner à la liberté. Il soutient que celle-ci, quand elle est acceptée, permet de faire grandir les hommes. Le temps passe, et c'est déjà l'heure de la fin. Si notre curiosité a été aiguisée, elle pourra être comblée par la lecture de son ouvrage "Si on faisait confiance aux entrepreneurs".