dimanche 16 novembre 2014

Héroïnes...

Prévenue, je l'avais été. Mais exploratrice je reste et resterai. Et de toute façon, ma place avait été achetée ! C'est donc curieuse qu'en ce dimanche je me rendis au lieu dit. Que dire de cet événement estampillé "Fabrique à Héroïnes". L'initiative se voulait positive, à savoir prendre sa vie en main et devenir l’héroïne de celle-ci. Bien que je lui aurais préféré une version moins genrée... A peine le seuil franchi, dans le temple des marques et sponsors j’atterris. Orange, Twingo, YouTube, Philips, Boursorama et j'en passe, inondaient la place. Interloquée, je me demandai alors le rapport avec ce que j'étais venue chercher.

Point découragée pour autant, je continuais mon exploration. Un peu plus loin, au bout d'une queue immense, divers stands émanaient. Variés, ça, c'est un autre sujet. Parmi eux, photo shoot, bar à ongles, stand de maquillage attiraient le chaland. Distillés ici et là, un ou deux stands présentant des initiatives féminines, comme le Trophée Rose des sables.

Le graal devait se trouvait ailleurs. Du moins je l'espérais. Je me mis donc à la recherche de ladite salle de conférence. Reléguée au fond du lieu, victime de son succès, il m'était alors impossible d'y entrer. Qu'à cela ne tienne, deux trois petits écrans avaient été ici et là disséminés. Seule devant l'un d'eux, attentive, j'écoutais Vincent Cespedes s'exprimer. Mais deux minutes plus tard, le cours de danse orientale commençant, c'est alors seulement des lèvres bouger sur l'écran que je percevais. 

Déçue, clairement, je l'ai été. Comme une impression amère d'avoir été bernée. Beaucoup de superflus, de clichés, laissant peu de place à l'essentiel. Au VRAI sujet. Celui que nous sommes si nombreuses, si nombreux à tenter d'éluder. Etre l'Héroïne, le Héro de sa vie. Tant de choses à dire, à faire, à expérimenter. Bien sûr, le sujet interpelle, et peut dérouter. Les frisettes et autres coups de pinceaux, sont eux, moins risqués. Et en même temps. Cela n'a-t'il pas assez duré ? Ne souhaitons-nous pas laisser tomber les masques et tous ensemble avancer. Devenir enfin les héros et héroïnes de nos vies et dont notre monde a tant besoin...

En demi-teinte, toutefois, cette après-midi aura été. Un deuxième lieu d'exploration été programmé. Une exposition photo à la maison des metallos intitulé "Go de nuit : Abidjan, les belles retrouvées".

L'histoire d'une femme qui photographie d'autres femmes. Des femmes dont la société ne veut pas. Les portraits résultant de la première série photographique sont troublants de vérité. Regards droits, corps marqués, saignés. Cernes et autres traits d'épuisement exposés. Et l'on entre, dans la deuxième série, un peu plus encore dans leur intimité. Eliane de Latour, ou l'héroïne peut-être, de ces femmes d'Abidjan, sur qui avant jamais vraiment personne ne s'était arrêté...


samedi 15 novembre 2014

Reconnaissance, quand tu nous tiens…

Sur mon canapé, emmitouflée dans mon plaid préféré. Sur un fond d'Einaudi, je souris. Nous sommes samedi. La ville bat son plein. Et pourtant...Toute cette émulation me semble si loin. 
Dans mon antre je suis entrée. Dans mon antre je suis lovée. Une respiration après l'autre. Calmement. Je me délecte de tout ce que ma vie est. Des vraies rencontres. Des liens tissés. Des confidences. De la tendresse. Des pleurs. Des attentions. Des gestes. Des regards... 
Une autre respiration... C'est si bon. La vie. Cet ascenseur émotionnel, si tant est qu'on décide de s'y frotter. C'est plus sereine que jamais que j'avance. Et l'envie irrépressible de partager. De remercier. D'aimer. Encore un peu plus... D'étreindre la vie comme un nouveau né. Je SUIS et je resterai...

samedi 8 novembre 2014

Et la tristesse dans tout ça...

Longtemps elle n'a pas eu sa place à bord. Un peu comme une passagère clandestine dont on soupçonne la présence mais à laquelle on ne donnerait aucun droit. On n'adresserait aucun regard. Lui préférant les bonnes gens qui se pavanent à la surface. Même s'il s'agit parfois là de masques. Ces masques nous dit-on, sont de bien meilleures compagnies. Enfin, c'est ce que nous croyons. Pour un tas de bonnes, ou de mauvaises raisons.

Et puis un jour, dans la cale on entend un bruit. On tend l'oreille. On se méfie. Curieux et peureux, on jette un oeil. Furtif d'abord, car la prudence est de mise dans cette obscurité. On descend les marches, craquant sous nos pas, faisant écho à notre émoi. Timide alors, le premier contact se fait. Empreint de pudeur et de réserve car, sait-on jamais. On s'apprivoise. Du moins on essaie. On sent bien, on sait, qu'il y a tant à apprendre de ce passager.

De cette cale alors, on remonte. Le pas plus léger. L'aborder nous a changé. L'ignorer n'est plus possible. On la souhaiterait docile. Que faire de ce nouvel élément ? On redescend. Et alors qu'on la côtoie, il nous faudra redescendre à plusieurs fois pour l'accueillir à bras ouvert. Comme "un frère".

Longtemps ignorée, elle fait désormais partie du navire. Se mélangeant aux autres. Reconnue, elle en devient surprenante. Qu'est-ce qu'elle est belle quand on la regarde pleinement. Droit dans les yeux. Elle nous (r)enseigne tellement...